Le matin à la fraiche ...

le matin à la fraîche. En Normandie l’on comprend vite pourquoi l’herbe est toujours verte. Il suffit de se rendre dans la cabane du fond du jardin dès potron minet. Vos p ieds seront alors mouillés même s’il n’a pas plu depuis plusieurs jours. Non, non, les mauvaises langues, ça peut arriver même en Normandie ! Il y a toujours la rosée qui rend les bergères jolies a dit Jo Dassens. Evidemment, c’est un refrain ringard presque d’avant guerre mais je suis surprise de voir qu’il a encore du succès auprès de mes petits enfants qui réclament la chanson des Dalton et du taxi à Paris. ( je n’ai pas la radio en voiture, que quelques cassettes qui n’ont plus d’âge). Cette parenthèse étant fermée, j’aime le jardin au lever du jour. Nous habitons dans le marais d’Isigny sur mer. Le matin, par la fenêtre du couloir de l’étage, notre vue plonge sur le marais. L’été, on peut voir très loin si le temps est clair mais bien souvent il y a une petite brume qui donne des teintes comme sur une aquarelle, brouillées, romantiques, toutes en demi-tons... L’hiver ça peut être un épais brouillard qui nous cache la vue de la prairie et de la route, mais aussi un lever de jour rosé et brumeux ... on croirait voir les Pyrénées ! ou l’aurore boréale !

C’est féérique, c’est mystérieux, c’est plein de rêverie... L’herbe est alors argentée par l’eau qui perle . Les gelées sont rares car le climat est trop doux. Cela ne dure pas. Rare la neige, juste un peu de sel fin sur les plantes du jardin. Nous sommes en septembre et le matin , je m’attarde à regarder pousser les semis d’épinards : hum ! les bonnes soupes vertes, les tartes au chèvre ... les salades, la mâche qui lève timidement... et les citrouilles... Cette année , elles se sont déchaînées ! Il y en a sept qui grossissent à vue d’oeil. Même une nous sourit dis donc ! Du côté des fleurs, la fraîcheur revenue les fait refleurir et pare à nouveau les plates-bandes. Un petit tour le matin et un autre le soir avant de fermer la maison .. Ce sont les heures de repos , de silence, de rencontre avec les plantes, la création ... Il parait que les jardiniers se prennent parfois pour le bon Dieu. Je dirais plus pour ses ouvriers car Il décide quand même si ça va pousser ou pas. De belles citrouilles comme cette année, je n’en ai pas toujours eu ! et pourtant, j'avais fait autant d'efforts que cette fois-ci.